Le vacarme était constant mettant à terrible épreuve les nerfs des combattants.L'air est rempli, écrivait un officier, du hurlement infernal des Stukas,
du tonnerre de l'artillerie, du rugissement des moteurs, du fracas des
chenilles de chars, du gémissement des lance-fusées et des orgues
de Staline, du crépitement des armes automatiques, et l'on ressent
en même temps, l'oppressante chaleur d'une ville ravagée par les
incendies.
Mais c'étaient encore les hurlements des blessés qui affectaient le plus les hommes. Ce n'est pas un son humain, notait un soldat
allemand. C'est comme le cri de souffrance d'un animal sauvage.
Père, disait dans une lettre un caporal allemand :
tu me répétais : Sois fidèle à ton drapeau, et tu
vaincras. Mais le moment est venu pour tout
homme raisonnable, en Allemagne, de maudire
la folie de cette guerre. Il est impossible de décrire ce qui se passe ici. Tous ceux qui, à
Stalingrad, ont encore une tête et des mains,
les femmes comme les hommes, continuent à combattre.
Un autre soldat allemand écrivait à sa famille :
ne vous inquiétez pas, ne vous lamentez pas, car plus tôt je serai sous terre, mois je souffrirai. Nous pensons souvent que
les Russes devraient capituler, mais ces gens incultes sont trop stupides pour le comprendre.
Un troisième correspondant évoquait les ruines
qui l'entouraient en disant : il y a un passage de l'Evangile qui me vient souvent à l'esprit : il ne restera plus pierre
sur pierre, en vérité je vous le dis.