La première année de l'Occupation ...
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Pendant la première année de l'Occupation, la société de marché noir se met en place, dans une immense combinaison clandestine qui n'a rien de politique. A côté des boutiques qui ont pignon sur rue, s'installe le troc ; quiconque a une monnaie d'échange finit toujours par dénicher l'objet ou la nourriture qu'il désire.
Dans les villes, chaque immeuble a son petit dépôt, chez le concierge, ou chez n'importe qui. Les commerçants eux-mêmes, s'ils vendent les produits pour lesquels ils paient patente, disposent des marchandises les plus diverses. D'une zone à l'autre, il y a un appel constant : dans la zone nord, pas de vin, ni d'huile, ni de savon ; dans la zone sud, pas de farine, ni de sucre, ni de pommes de terre, ni de graines four­ragères, ni de charbon, etc. Quand la marchandise manque, apparaît l'ersatz ; c'est un mot allemand, car l'Allemagne a été obligée de fournir à ses citoyens des produits de remplacement. Chez nous, l'Occupation en impose la nécessité : la saccharine va nous donner l'illusion du sucre et des fabricants plus ou moins véreux vont, à coup de publicité éhontée, se gorger de profits avec des produits qu'ils vendront en réalisant d'énormes bénéfices, car les fonctionnaires du service des prix — recrutés au petit bonheur la malchance. — se laissent duper quant aux coûts de fabrication... ou bien se laissent acheter.
première année de l'occupation
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Les protestations contre I’insuffisance des rations se multiplièrent. Ainsi, en mars 1941, on lança des tracts dans les quartiers de Ménilmontant et de Belleville, qui mêlaient les premières accusations politiques à la disette: A manger aux Français... A bas le fascisme
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Le marché noir