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La seconde génération
de noms

Quand les communes se débaptisent
(1789-1793)

La volonté de détruire ce qui rappelait l'Ancien Régime poussa certaines communes à changer de nom : exit le nom de roi ou de duc ! D'autres voulurent célébrer les grands principes de la république et s'appelèrent : Union, Liberté, Egalité, Fraternité...
La pique, le drapeau tricolore et les sans-culottes furent
aussi mis à l'honneur. En 1793, on ne s'y retrouvait plus
en France et plus d'un voyageur perdit le nord !

On s'inspire de Rabelais ou de l'Antiquité

rabelais
Le passé de la France suggéra des noms : ce fut le cas de Meudon (Hauts-de-Seine) qui prit le nom de Rabelais (à gauche), qui y fut curé. On n'oublia pas non plus de vénérer les prestigieux Voltaire et Rousseau. Ainsi, le quartier de Vaugirard à Paris se métamorphosa en Jean-Jacques Rousseau ; plus subtilement, Montmorency (Val-d'Oise) se changea en Emile.
Les références à l'histoire antique gréco-latine furent légion. Citons le village d'Aime en Savoie qui s'appela en toute modestie Les Antiquités, Monfort-l'Amaury (Essonne) devint Monfort-le-Brutus et Ris-Orangis (Essonne), Brutus. La militariste et austère Sparte donna son nom à la ville d'Ham (Somme), Sainte-Maxime (Var) s'enorgueillit de celui de Cassius et Monaco celui de Fort-l'Hercule. Le très célèbre Saint-Tropez se transforma en Héraclée. Quant à Saint-Marcellin (Isère), il préféra se parer du glorieux nom de Thermopyles.

Les mots peuple, Liberté, fraternité...

sans-culotte
La seconde génération des noms révolutionnaires atteste de l'emprise des sans-culottes. La déesse Liberté se réjouit de l'arrivée de la populaire Fraternité : Cateau (Nord) prit le nom de Fraternité-sur-Seine. L'île de la Cité sortit de son isolement insulaire pour devenir l'île de la Fraternité. La déesse Egalité ne fut pas oubliée : Château-Thierry (Aisne) s'appela donc Egalitésur-Marne.
Une foule de communes accolèrent à leur nom le mot peuple comme La Royville (Seine-Maritime) devenue Peupleville. La république donna son nom à Charenton-sur-Seine qui s'appela donc La République.
Les couleurs nationales contribuèrent également à transformer la tonalité du paysage : Villefranque (Pyrénées-Atlantiques) adopta le nom de Tricolore, Les Eglisesd'Argenteuil (Charente-Maritime) celui d'Argenteuil-Tricolore. Les attributs des sans-culottes comme la pique, le bonnet phrygien... furent mis à l'honneur. Croix-Chapeau (Charente Maritime) s'attribua le nom de Pique-Château, Saint-Bonnet-la-Rivière (Corrèze) celui de Liberté-Bonnet-Rouge.
Dans les Ardennes, Han-les-Moines défroqua son nom pour celui de Han-les-Sans-Culottes. Port-Breton (Vendée) se transforma en Rocher-de-la-Sans-Culotterie et Villedieu (Charente Maritime) n'hésita pas à reprendre le nom de la célèbre chanson La Carmagnole.
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La Montagne et les Montagnards

Pour montrer leur adhésion aux Montagnards, victorieux des Girondins les 31 mai et 2 juin 1793, 300 communes environ prirent le nom de Mont ou Montagne, ce qui avait d'ailleurs l'avantage de ne pas être trop compromettant. Angoulême devint Montagne-
Charente. Saint-Emilion,
Emilion-la-Montagne, Villeneuve-Saint-Georges (Essonne), Villeneuve-la-Montagne. La ville de Souillac (Lot) afficha son ardeur révolutionnaire en prenant celui de Trente-et-Un-Mai !