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verdun sous les bombes
Supporter un bombardement que l’on sait devoir être de courte durée est déjà pénible ; mais comment est-il possible de tenir sous un bombardement sans fin ? Combien démoralisante aussi cette arrivée des obus de gros calibres. D’abord, une détonation paraissant lointaine, c’est le coup de départ ; puis un ronronnement paresseux, qui, progressivement, s’anime ; l’esprit comme fasciné, vous sentez que cet engin est pour vous, vient sur vous.
Le ronron se rapproche toujours ; il devient très distinct et progressif ; vous retenez alors votre respiration en vous posant la question : que va- t-il se passer ? Le ronron se termine ; c’est le point de chute, l’éclatement, vous sentez votre cœur qui se décroche…
Lettre d’un poilu du 42 R.I.
sous les bombes à Verdun en 1916
Quelle attente ! Comment des hommes peuvent-ils en venir à de pareilles atrocités ! Une balle, ce n’est rien, mais ces explosions, ces secousses, ce bruit qui sem ble vous arracher le ventre, vous crever les oreilles, vous décrocher le cœur…
Quand il faut marcher, faire quelque chose, se défen dre, on s’en moque et l’on a du cœur ; mais rester ici, impuissants, immobiles, à attendre la fin de l’agonie, c’est un supplice inimaginable… J’ai prié, prié, me cramponnant à Dieu. Vraiment, je n’avais plus que lui !...
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