A Verdun, en 1916, le combat est de tous les instants et la mort est partout. Le fantassin n’a point une minute de repos.
Il faut veiller sans cesse, la nuit surtout. Et travailler, car la tranchée est constamment bouleversée par les tirs ennemis.
Il faut assurer le ravitaillement, c’est-à-dire aller loin, très loin, sous la pluie d’obus, chercher la soupe et le pinard. Les corvées disparaissent dans la tourmente. Les camarades ne mangeront ni ne
boiront. Et le supplice de la soif s’ajoutera à toutes les tortures
endurées.
Ainsi, la soif, la faim, la stagnation dans la boue, l’angoisse
de la mort qui rôde, l’atroce fatigue, l’extrême nervosité, le
tonnerre des artilleries, parfois les gaz, les hurlements des
blessés, la lente agonie des mourants, le spectacle d’une
indicible horreur, tout cela c’est la vie quotidienne du
soldat de Verdun.