Le corps est soumis aux pires agressions, brûlures, engelures, fluxions de poitrine, plaies purulentes.
Sans compter le cortège de poux, de puces, de mouches
et de
vermine. Des effluves de vinaigre et de pétrole (seuls boucliers
face à ces sales bestioles) rendent nauséa
bonde l’atmosphère
des abris. A cela s’ajoutent les odeurs d’urine, de transpiration
et de cadavres en putréfaction.
Un jardin d’Eden pour les rats
qui infestent les refuges en hordes velues.
Je passe des nuits terribles, recouvert totalement par mes couvre-pieds et ma capote, je sens
pourtant
ces bêtes immondes qui me labourent le corps. Ils sont
parfois quinze à
vingt sur chacun de nous, et après avoir tout mangé,
pain, beurre et
chocolat, ils s’en prennent à nos vêtements.