Conditions d’hygiène déplorables, aléas climatiques, promiscuité avec la mort,
rien n’épargne le poilu. Pas même les at
taques au gaz inaugurées par les Allemands
en avril 1915, fruit d’une guerre industrielleà laquelle les Français sont mal préparés.
On criait sauve qui peut, nous sommes perdus !
Des hommes se roulaient à terre, convulsés, toussant, vomissant, crachant
le sang. Et une terrible odeur, charriée par le vent,
entra dans nos narines. La panique était extrême,
on traînait des blessés, des agonisants se jetaient à terre et râlaient.
Dès lors, dans les tranchées de misère, vit un peuple reconnaissable à ses groins de
cochon, les masques à gaz. Dans de telles conditions, de nombreux soldats perdent la tête,
choqués par les éclats d’obus. Mais à l’arrière,
les psychoses et névroses de guerre demeurent
tabous.