Les canons et les fusils ne marchaient plus,il régnait un silence de mort. Il n’y avait que les blessés
qui appelaient : brancardiers ! Brancardiers ! A moi, au
secours, d’autres suppliaient qu’on les achève. C’était
affreux à voir. Le bombardement commençait et il fallait
rester là, à attendre les obus, sans pouvoir bouger
jusqu’au soir 8 heures où il venait nous relever. Chaque
soir il y avait 100 ou 200 blessés sans compter les morts.
Lettre d’un poilu en 1914.
Dans la tranchée, le pis, ce sont les torpilles...
Le déchirement produit par ces 50 kg de mélinite enéclatant est effroyable. Quand une d’elles tombe en
pleine tranchée, et ces accidents-là arrivent, elle tue
carrément 15 à 20 types. L’une des nôtres, étant
tombée chez les Boches, des pieds de Boches ont été
rejetés jusque sur nos deuxièmes lignes.
Lettre d’un poilu le 24 juin 1915.