Il était une vedette... Une star
rideau
le pilote d'aviation pendant la première guerre mondiale

II faut prendre les guerriers comme ils sont. S'ils n'avaient pas le sang chaud, ils se battraient moins bien, mais lorsqu'ils s'arrêtent de recevoir des coups ou d'en donner, leur sang continue de battre. Et leurs jeux, alors, manquent souvent de mesure. « La guerre, a écrit Jean Giraudoux, que les hommes ont inventée pour être entre eux. » Sitôt qu'ils sont entre eux, ils mettent la femme au pluriel. Elles deviennent les femmes et, par voie de conséquence, faciles.
Il en a été ainsi en 1914-18 comme à toutes les guerres. Mais les femmes ont leurs préférences. Il y a toujours eu parmi les guerriers, un héros, un jeune dieu du moment, celui dont l'uniforme fait battre le coeur plus vite, et désarme les plus inaccessibles. Il y eut le temps des mousquetaires, des hussards, des spahis, des légionnaires. Mais la Première Guerre mondiale, en France comme en Allemagne d'ailleurs, choisit les combattants qui, pour la première fois dans l'Histoire, faisaient du ciel un nouveau champ de bataille. L'aviateur, « l'as », fut le héros, l'élu par excellence.
Dans cette guerre où la boue des tranchées noyait trop souvent dans l'anonymat le soldat de Verdun, de la Somme, ou de l'Argonne, l'aviateur, lui, était une vedette, une star. On s'arrachait sa photo, les journaux célébraient ses victoires. Ils étaient jeunes et presque tous promis à la mort. Quelle femme ne leur aurait pas ouvert ses bras ? Cela avait endurci la plupart, et la sentimentalité ne les troublait guère. Elles étaient le « repos du guerrier ». Et il n'y avait guère de bars d'escadrilles qui ne fussent tapissés de femmes nues, aînées grivoises des « pin up » de la dernière guerre.

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Les as de l'aviation