La déroute de l’infanterie de d’Erlon ...
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infanterie française à Waterloo
La brigade de dragons de Ponsonby s'était élancée contre les colonnes de d'Erlon. Les Royaux débouchent de la route de Bruxelles, bousculent la brigade Bourgeois aux prises avec le 95° embusqué derrière les haies et la repoussent jusqu'à la sablonnière. Ils franchissent le chemin par les ouvertures pratiquées dans la double haie pour le tir des pièces, et assaillent la colonne de Donzelot. Les Ecossais-Gris, ainsi nommés à cause de la robe de leurs chevaux, arrivent au dos des bataillons de Pack, qui ouvrent leurs intervalles pour les laisser passer. Les cavaliers fondent avec impétuosité sur la division Marcognet. Fusillées de front par l'infanterie, chargées sur les deux flancs par la cavalerie, paralysées par leur presse même, les lourdes colonnes françaises ne peuvent faire qu'une pauvre résistance.
Waterloo
Les hommes refluent les uns sur les autres, se serrent, se pelotonnent au point que l'espace leur manque pour mettre en joue et même pour frapper à l'arme blanche les cavaliers qui pénètrent dans leurs rangs confondus. Les balles sont tirées en l'air, les coups de baïonnettes, mal assurés, ne portent point. C'est pitié de voir les Anglais enfoncer et traverser ces belles divisions comme de misérables troupeaux. Ivres de carnage, s'animant à tuer, ils percent et taillent joyeusement dans le tas. Les colonnes se rompent, se tronçonnent, s'éparpillent, roulent au bas des rampes sous le sabre des dragons. La brigade Bourgeois, qui s'est ralliée à la sablonnière, est mise en désordre et entraînée par les fuyards et les cavaliers pêle-mêle.
Emportés par leurs chevaux, à qui, dit-on, ils avaient reçu l'ordre d'enlever les gourmettes, excités eux-mêmes par la course, le bruit, la lutte, la victoire, les Anglais traversent le vallon à une allure furieuse et s'engagent sur le coteau opposé. En vain lord Uxbridge fait sonner la retraite, ses cavaliers n'entendent rien ou ne veulent rien entendre et gravissent au galop les positions françaises. Ils n'y peuvent mordre. Ils sont décimés par le feu de la division Bachelu, établie près du mamelon à l'ouest de la grande route. Les cavaliers anglais rencontrent à mi-côte deux batteries divisionnaires, sabrent canonniers et conducteurs, culbutent les pièces dans un ravin, puis assaillent la grande batterie. Les lanciers du colonel Martigue les chargent de flanc et les exterminent, tandis que ceux du colonel Brô dégagent la division Durutte de l'étreinte meurtrière des dragons de Vandeleur.
infanterie à Waterloo
La belle charge des lanciers fut bientôt appuyée par la brigade de cuirassiers du général Farine. L'empereur, apercevant les Ecossais-Gris prêts à aborder la grande batterie, avait fait porter l'ordre au général Delort, divisionnaire de Milhaud, de lancer contre eux deux régiments. Lanciers et cuirassiers balayèrent le versant de la Belle-Alliance, le vallon tout entier et poursuivirent les gardes à cheval et les dragons jusqu'aux premières rampes de Mont-Saint-Jean, au-delà de la Haye-Sainte.
Il y eut un arrêt dans l'action. De part et d'autre, on regagnait ses positions. Les versants des collines, l'instant d'avant couverts de combattants, n'étaient plus occupés que par des cadavres et des blessés. « Les morts, dit un officier anglais, étaient en maint endroit aussi serrés que des pions renversés sur un échiquier. » C'était l'aspect désolé d'un lendemain de bataille, et la bataille commençait seulement I
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La bataille de Waterloo