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Démonstration de force
de Napoléon Bonaparte

La révolte du Caire
le 21 octobre 1798

La révolte du Caire remet en cause l'oeuvre d'organisation du pays amorcée depuis deux mois et oblige les Français à resserrer leur étreinte militaire, alors même qu'une certaine lassitude se fait sentir au sein d'une armée, éloignée de sa patrie et qui ne perçoit pas toujours le but de sa mission. Il reviendra à Bonaparte de remotiver ses troupes, en dessinant pour elles un grand dessein oriental dont l'expédition de Syrie sera l'une des réalisations.

L'ensemble des habitants du Caire est pardonné

le pardon de Napoléon après la révolte du Caire
Bonaparte estima bon de se laisser fléchir. Il donna l'ordre de cesser le feu et fit publier dans toutes. les rues qu'il accordait l'aman à tous ceux qui n'avaient pas été pris les armes à la main.
Quelques poignées de fanatiques s'obstinaient à tenir la grande mosquée. Des grenadiers durent l'envahir, baïonnette au canon. Longtemps, la lutte se poursuivit à l'intérieur de l'édifice, où des tireurs isolés faisaient feu des galeries supérieures. Il fallut grimper jusqu'aux balcons des minarets pour en débusquer les derniers. Ne voulant pas tomber vivants entre les mains de leurs ennemis, ceux-ci enjambèrent les balustrades et se précipitèrent dans le vide. On entendit le bruit mat de leurs corps venant s'écraser sur le sol.
A dix heures du soir, la révolte était écrasée. Elle avait coûté la vie à trois cents Français, parmi lesquels on comptait des savants, des ingénieurs et des officiers du plus grand mérite. Du côté des insurgés, le nombre des victimes s'élevait à plusieurs milliers.
Bonaparte étendit son pardon à l'ensemble des habitants du Caire. Ceux-ci en furent d'autant plus étonnés qu'ils s'attendaient à subir des représailles terribles. Mais il se montra inexorable envers les pillards, les incendiaires et tous ceux qui avaient commis des crimes de sang.

La répression de l'armée française

Onze cheikhs furent convaincus d'avoir été les instigateurs de la révolte. Cinq d'entre eux, qui avaient pris la fuite, furent condamnés à mort par contumace. Les six autres furent décapités au matin du 4 novembre 1798. Barthélémy le Grec, lieutenant du gouverneur du Caire, réussit à capturer les membres de la tribu des Bédouins qui avaient massacré les blessés de la division Reynier. Il leur fit couper la tête et les empila dans des sacs. Ceux-ci furent ouverts en présence du peuple et les têtes exposées pendant trois jours sur la place Esbékieh. Enfin, Bonaparte donna au général Bon l'ordre d'exécuter tous les prisonniers qui avaient été pris en flagrant délit de meurtre ou de brigandage. Leurs corps décapités furent jetés dans le fleuve, qui les emporta vers la mer.

L'orage éest passé

Le vainqueur des pyramides venait d'apprendre à ses dépens combien les Orientaux étaient versatiles et avec quelle rapidité ils passaient de la nonchalance à la fureur. Pour enlever à la population toute envie de récidiver, il donna l'ordre aux services du génie de construire autour du Caire une ceinture de forts capable de tenir la ville en respect si des troubles du même genre venaient à se reproduire. Par la même occasion, il enjoignit à Kléber et à Menou de renforcer les défenses d'Alexandrie et de Rosette.
Huit jours jours plus tard, Le Caire avait repris sa physionomie coutumière : l'orage était passé.
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