Un grand diable barbu
rideau
crimes horribles de Joseph Vacher

Il faudra attendre le 31 août 1895 pour qu'un lien soit établi entre tous les crimes horribles qui ont ensanglanté l'est de la France. Ce jour-là, à Besonces, dans l'Ain, on découvre le cadavre d'un jeune berger de seize ans, égorgé d'une oreille à l'autre, et qui a subi, après sa mort, tous les outrages dus à « une passion regrettable », pour reprendre l'euphémisme délicat employé par le médecin légiste.
L'enquête commence à Belley, chef-lieu d'arrondissement. Des renseignements recueillis, il ressort qu'on a aperçu, sur les lieux du crime, un personnage barbu, qui a l'allure d'un vagabond. Il porte des vêtements rudes et fatigués, il a la tête coiffée d'une toque de fourrure blanche. Détail précieux : il est marqué d'une cicatrice au-dessus de l'oeil droit, lequel est chassieux, et sa bouche elle-même est tordue.
Les magistrats se décident alors à faire le rapprochement entre tous ces meurtres sadiques qu'on signale depuis plus d'un an, en Franche-Comté, en Isère, et dans le Dauphiné.
Les victimes sont des jeunes gens, pour la plupart bergers et bergères, surpris par le monstre loin des lieux habités, alors qu'ils menaient leurs moutons aux pâturages.
Les illustrations de l'époque montrent un grand diable barbu brandissant au-dessus de silhouettes frêles et suppliantes l'un de ces grands couteaux de brigand à lame courbe (le procès établira en fait que Vacher se servait d'un rasoir). Le décor est toujours bucolique, apaisant, comme pour souligner, par contraste, l'horreur des violences subies.

anecdote
accueil
Accueil
Joseph Vacher