« Ensuite, il y avait le film, au choix duquel il ne participait pas. Si c'était un film historique ou comique, j'étais certaine qu'il resterait jusqu'à la fin. Egalement si le film avait Greta Garbo pour vedette. Il devenait alors un spectateur attentif qui n'hésitait pas à manifester sa satisfaction. Mais si le spectacle ne lui plaisait pas, il ne jetait pas sa chaussure sur l'écran comme jadis sur la scène du théâtre, à Milan —. ne s'en prenait pas à l'opérateur de l'Institut Luce. Il se levait et se retirait sur la pointe des pieds. »
Avant de se mettre au lit, Mussolini boit un verre de lait ou une camomille. Quand il se couche-, deux minutes plus tard, il s'endort. Plus rien ne peut le réveiller jusqu'au matin.

Quand Mussolini rentre à la villa Torlonia, le dîner est aussi vite liquidé que le déjeuner. Mais il traîne un peu à table, bavardant avec les siens, tandis qu'on installe l'appareil de projection dans le grand salon. Car, c'est immuable : après le dîner, séance de cinéma. Toute la famille y assiste et le personnel aussi.
« Aucun protocole ne régissait ses soirées. dira Rachele Mussolini, et mon mari, installe dans un fauteuil, au fond du salon, bavardait avec les uns et les autres, le plus simplement du monde ... En première partie, mon mari voyait les documents d'actualités. Ceux en provenance de l'étranger l'intéressaient au plus haut point. et c'est ainsi notamment qu'il s'est fait projeter des documentaires, qu'il avait pu se procurer par Vittorio ou d'autres personnes, sur les armées soviétiques et l'occupation de la Pologne. Je pense que c'est au cours de ces séances que s'est en partie décidée l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés de l'Allemagne, en juin 1940.