La mort de Louis XIV
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louis XIV

Le premier médecin ne se faisait plus aucune illusion. La gangrène gagna rapidement toute la jambe. Le roi était perdu. Quand se présenta un médecin de Marseille qui prétendait posséder un remède spécifique pour purifier le sang, il le laissa sans protester administrer son élixir : « Il consentait à tout parce qu'il n'y avait plus d'espérance. » Trois jours plus tard, l'événement lui donna raison.
L'autopsie, pratiquée en présence de Fagon par le premier chirurgien, Maréchal, établit que « tout l'extérieur du côté gauche était gangrené depuis l'extrémité du pied jusqu'au haut de la tête, l'épiderme se levant de tous côtés, moins le droit que le gauche, le ventre extrêmement tendu très bouffi, les intestins bien altérés, avec inflammation surtout du côté gauche. »

Jusqu'à la fin du mois de juin 1715, Sa Majesté avait, en dépit de sa goutte chronique, de sa constipation opiniâtre, gardé une bonne santé.
Le 13 août 1715, le roi commence à ressentir de fortes douleurs dans la jambe gauche, une sorte de crampe qui cesse quand il marche. Louis préfère passer la journée au lit avec l'espoir que la chaleur diminuera sa souffrance. Fagon ne change rien au traitement de son malade. Pour combattre le « resserrement » de ses organes, il lui prescrit beaucoup de fruits très mûrs, melons et figues presque pourris.
En réalité, Louis XIV était atteint de la gangrène des vieillards. Les graves secousses physiques et morales qu'il avait supportées depuis dix ans avaient usé ses forces. Il ne pouvait plus rien absorber. Fagon le nourrissait de quinquina à l'eau et de lait d'ânesse. Le 24 août, il soupa pour la dernière fois en présence des courtisans, debout, en robe de chambre. Pour lui qui avait eu un tel amour de la dignité, combien dut être pénible cette déchéance : « Il avait peine à être regardé. Il ne put achever et dit aux courtisans qu'il les priait de passer. C'est-à-dire de sortir. Il se fit remettre au lit. On visita sa jambe où il parut des marques noires. »

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