La personnalité d'Hitler ...
Sans le moindre doute, un individu profondément cyclothymique et indiscutablement schizophrène et mégalomane, aux traits envahis de pâleur à la moindre contrariété, despotique au point de ne tolérer ni contradiction ni discussion, qui pouvait être tour à tour, souriant et affable, froid et impérieux, cynique et sarcastique, ou livide et gonflé de rages, qui ne buvait pas, ne fumait pas et s’astreignait à une nourriture presque exclusivement végétarienne, capable de passer d’une excitabilité fébrile et bavarde à des longues périodes de neurasthénie et d’abattement. La tête entre les mains, enseveli dans de sombres pensées, l’homme dont l’existence s’achèverait dans les profondeurs d’un repaire souterrain, hors de la lumière du jour et des réalités d’un monde à feu et à sang, aveugle et sourd à la tragédie et au chaos où il avait lui-même précipité son pays, cet homme accusait incontestablement quelque tare obscure, une tache indélébile plus ou moins héréditaire, un déséquilibre fondamental, une évidente altération de la personnalité.
