Guitry... Môssieur Moâ
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Charlotte Lysès

On ne s'est jamais privé de dénoncer son égoïsme prétendument forcené. Au premier rang des plaignantes, quelques-unes des égéries qui ont partagé son intimité. Ainsi de Charlotte Lysès qui, décidément, ne lui pardonne rien: « Il a une hypertrophie du moi et comme un organe prend toujours la place d'un autre, il n'a pas de coeur. Il ne s'en porte pas plus mal!» A en croire les oeuvres que le Lovelace a épaulées, le constat, au pire, est partial; au mieux, partiel. Guitry témoigne, en effet, d'une réelle générosité à l'occasion des galas de bienfaisance donnés en faveur d'associations diverses (Union des artistes, Croix-Rouge, Indigents de Paris...). Il n'hésite pas non plus à mettre en vente l'un de ses manuscrits, une lettre autographe d'Hugo ou une toile d'Utrillo pour défendre une cause qui lui est chère. Il répond aussi à l'appel du docteur Toulouse et s'en va conter des histoires aux malades de Sainte-Anne. En 1941, il songe même à léguer son hôtel particulier et les collections qu'il abrite à l'Académie Goncourt dont il est membre depuis 1939. De déceptions en mufleries, il aura le temps de se raviser sur ce point. Mais, informé du dénuement dans lequel s'est éteint Paul Léautaud, il prend à sa charge les frais de sépulture. «Moâ » d'abord?

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Sacha Guitry