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Manifestations
pour le droit de vote
des noirs aux USA

La marche de Selma
Janvier-Mars 1965

« Mon peuple n'avait accès qu'aux guichets de vente à emporter et aux toilettes extérieures », témoigne James Smith, propriétaire d'un restaurant jadis réservé aux Blancs. Au début des années 60, le Sud était réputé pour son coton et pour sa discrimination ( tant par des lois d'exclusion que par la violence ) à l'encontre des Noirs.
Tout était fait pour les empêcher de s'inscrire sur les listes électorales et de voter.

La ville de Selma

droit de vote des Noirs à Selma
En ce temps-là, Selma n'était qu'une petite ville du Sud de 28 000 habitants, où les écoles, les logements, les emplois, les théâtres ou les piscines fonctionnaient sous le signe de la ségrégation. Comme des millions de leurs semblables, dans cette partie des États-Unis, les Noirs de Selma étaient privés du droit de vote par le truchement de taxes électorales, de tests d'aptitude à lire ou à écrire et autres mesures d'intimidation. Dans le comté de Dallas, auquel la ville était rattachée, plus de la moitié de la population en âge de voter était noire. Or, 2 % de ces habitants figuraient sur les listes.
En 1964, durant l'Été de la Liberté, comme l'appelèrent les activistes, un vaste mouvement de protestation mis sur pied à la fois par des Noirs et des Blancs se leva dans les États du Sud pour mettre un terme à la ségrégation raciale et garantir à tous le droit de vote.
Les ségrégationnistes blancs y opposèrent une résistance acharnée, allant jusqu'à tuer des militants et à incendier des églises de la communauté noire.
À Selma, comme presque partout ailleurs, c'était la population entière qui oeuvrait en faveur de l'inscription des futurs électeurs. Cette action était menée par la Dallas County Voters League, une organisation qui était chargée, notamment, d'encourager les Noirs à s'inscrire sur les listes électorales. Elle avait le soutien du Student Nonviolent Coordinating Committee, un mouvement né en 1960 de l'occupation par les Noirs des restaurants qui refusaient de les servir.
Cependant, au tribunal régional, dont les bureaux d'inscription n'ouvraient que deux jours par mois, les citoyens de couleur se voyaient systématiquement refoulés par Jim Clark, le shérif, et ses adjoints. La DCVL fit alors appel à Martin Luther King, l'influent et charismatique président de la Conférence des leaders chrétiens du Sud (SCLC).

La mort de Jackson galvanisa le mouvement

La mort de Jackson et le mouvement de Selma aux USA
En janvier 1965, Martin Luther King lança une série de manifestations déterminées, organisées, mobilisées en Alabama. « Soyons prêts à aller en prison par milliers, assenait-il du haut de la chaire de Brown Chapel, l'église épiscopale méthodiste africaine de Selma. Nous ne nous mettons pas à genoux pour implorer le droit de vote, nous exigeons ce droit. »
Au début du mois de février, plus de 3 000 protestataires noirs de la région de Selma, dont des centaines d'écoliers, avaient séjourné en prison.
Annie Lee Cooper, une habitante de Selma de 53 ans, employée d'un motel, osa tenir tête au shérif sur les marches du tribunal. « Personne n'a les jetons, par ici », lança-t-elle à Clark. Celui-ci la poussa sans ménagement, la faisant chanceler. Elle répliqua par un coup de poing porté en plein visage. Les adjoints la plaquèrent au sol, tandis que Clark s'acharnait sur elle à coups de matraque. « Il la frappait si fort, se souvient John Lewis, l'un des dirigeants du SNCC, aujourd'hui député de Géorgie au Congrès, que l'on entendait les coups jusqu'au bas des escaliers. »
Couverte de sang et de contusions, Annie fut incarcérée.
« Nous évitions de manifester après la nuit tombée, me dit John Lewis. C'était trop dangereux. » Ces craintes étaient fondées. Au soir du 18 février, dans la ville voisine de Marion, les manifestants essuyèrent une pluie de coups de matraque. Plusieurs furent hospitalisés et l'un d'eux, Jimmie Lee Jackson, agressé alors qu'il tentait de protéger sa mère, succomba à ses blessures. La mort de Jackson galvanisa le mouvement à Selma...
Campagne d'inscription d'électeurs dans le Mississippi en 1963
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