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Les métiers oubliés...

Les porteurs, crieurs
ou vendeurs de journaux

Comment vivaient
nos ancêtres

crieurs de hournaux
Dans les villes, personne qui courait les rues en proposant aux passants les publications d'iformation, quotidiennes ou hebdomadaires, fraîchement sorties des presses. l'usage voulait que pour appâter le client, le vendeur hurlât à tue-tête le titre sensationnel qui barrait en grosses lettres la une du canard. Les crieurs de journaux concurrents se livraient une véritable compétition.

Le crieur de journaux

Le crieur de journaux
C'est un homme avenant, gai et toujours vif qui vend les journaux, scandant d'une voix forte les dernières nouvelles du jour. Avec sa sacoche en bandoulière, il est parfois muni d'une corne qui signale son passage dans les rues. Il peut également stationner près des gares et guetter les voyageurs qui descendent du train afin de leur vendre ses gazettes.
En réaction à la Commune, une loi toute neuve sur la liberté de presse vient d'être votée (1881). La vente et le colportage sont maintenant réglementés mais surtout, les journaux se multiplient. On trouve le plus fréquemment Le Petit Journal, Le Petit Parisien, Le Matin et enfin Le Journal. Le Petit Journal est le plus populaire d'entre eux. Son patron, Moïse Millaud, essuie d'abord un premier échec avec La Presse. Il décide alors de changer de formule, bannissant tout sujet politique et se concentrant sur les faits divers, les feuilletons, l'horoscope, la météo... C'est un succès ! D'autant, qu'il a également l'idée d'appliquer un tarif fort attrayant : 1 sou, c'est-à-dire 5 centimes de l'époque. Le tirage atteint le million d'exemplaires et il est le premier à accueillir autant de réclames dans ses pages. Le marchand de journaux est payé à la commission et peut proposer plusieurs magazines différents. Il se lève très tôt pour être le premier à proposer les nouvelles fraîches aux ouvriers qui pointent à l'usine dès 6 heures du matin.

Les porteurs de nouvelles

crieurs de journaux vers les années 1900
Avant la Grande Guerre, dans les villes, les journaux étaient vendus en kiosque ou à la criée.
Aux gazettes quotidiennes dont la lecture demandait trop de temps, les campagnards préféraient les publications hebdomadaires qu'ils trouvaient à l'épicerie du bourg ou au bureau de tabac.
On mettait tous les
matins deux sous de côté,épargne qui, en fin de semaine, payait le numéro. Le commissionnaire, un mioche du hameau, empochait les deux sous que l'épicière lui rendait. Un même journal circulait dans plusieurs foyers. Chaque "canard" paraissant un jour différent de la semaine, on s'entendait avec ses voisins qui lisaient d'autres journaux que le sien. C'est ainsi qu'on parcourait de nouvelles pages, chaque jour, en ne déboursant qu'un seul abonnement. [...] Ces hebdomadaires aux illustrations sensationnelles restaient les seuls moyens d'information de l'époque. [...] C'était donc par les journaux qu'on apprenait les méfaits des anarchistes "des voyous qui assassinaient tout le monde" , les rebondissements de l'affaire Dreyfus, les crimes de Landru "un type qu'avait six ou sept bonnes femmes et qu'il fourrait dans sa chaudière ! "
La petite ville de Duclair, sur la rive droite de la Seine, à 20 km de Rouen, bénéficie d'une agréable situation. C'est une bourgade de 2 000 habitants. Depuis 1888, elle possède un hebdomadaire, le Journal de Duclair, que M. Pouchin-Perré imprime à Caudebec-en-Caux et que diffuse, entre autres, la mère l'Amour. On l'appelle ainsi parce que l'un des journaux qu'elle vend porte ce titre. La mère l'Amour est née à Marseille, mais elle a perdu l'accent de sa ville d'origine. Elle est souvent coiffée d'un chapeau rond ou de la casquette du Petit Parisien, dont elle assure également la diffusion en prenant soin de bien montrer la première page de l'édition illustrée de ce journal fort apprécié du public populaire, surtout lorsqu'un habile dessinateur a reconstitué le fait divers ou l'événement dramatique de la semaine.
Le colportage des journaux est, la plupart du temps, l'affaire des hommes, mais les femmes sont de plus en plus nombreuses à le pratiquer également. En dehors de la presse, l'information dispose aussi à cette époque d'un autre moyen de diffusion : le collage d'affiches et des annonces publiques par les appariteurs. À Froissy, dans l'Oise, c'est une femme qui remplit cette fonction. Elle tient ce privilège de son père qui, lui-même, en hérita de son propre père. Nul ne s'étonne, dans cette petite commune de 535 habitants, de voir une représentante du sexe dit « faible » battre le tambour pour rassembler autour d'elle les administrés.
Madame Dominé, appariteur
En d'autres lieux aussi. les femmes savent battre le tambour et donner de la voix. Et même monter à l'échelle pour coller sur les murs les affiches municipales. A Vivier-au-Court, dans les Ardennes, Mme Dominé fait depuis bien longtemps ce métier-là, avec l'aide de son mari, ancien garde-champêtre de la commune. Elle l'exerce encore lorsque, en janvier 1908, elle meurt douze heures après que son vieux compagnon a été emporté par la grippe. Tous deux avaient le même âge : 85 ans passés. Ils ne se quittaient jamais. Les habitants de cette ville active n'éprouvant que sympathie pour ce couple de fonctionnaires municipaux, connus de tous. Leur disparition est signalée, le 30 janvier 1908, par le quotidien régional le Petit Ardennais, qui évoque leur longue vie passée côte à côte et les rondes de nuit que les deux vieillards, mari et femme, garde-champêtre et appariteur, faisaient le dimanche pour s'assurer de la fermeture des cafés. Le jour, on se plaisait à voir M. Dominé tenir solidement l'échelle à la doyenne des appariteurs quand celle-ci affichait sur les murs les placards administratifs et, durant les campagnes électorales, les affiches des différents candidats.

Le kiosque à journaux

Ah ! ces kiosques, ils n'étaient pas des merveilles d'architecture mais ils faisaient partie du paysage ; comment aurait-on pu, alors, imaginer qu'ils disparaîtraient un jour ?

Le tenancier (ou la tenancière) y pénétrait par une petite porte située à l'arrière, enlevait les volets protégeant les étroites vitrines latérales, disposait bien en vue la planchette (étal à l'avant du guichet) et s'asseyait derrière son rempart de papier ; journaux du jour, hebdomadaires de la semaine, revues diverses. Sur chaque côté, un présentoir de cartes postales ; vues en noir et fantaisies en couleurs. Tout au long du jour, beaucoup de passants s'y arrêtaient. Le matin, les employés de bureau ou de magasin se rendant à leur travail, les professeurs et instituteurs gagnant leur lycée ou leur école, les vieux messieurs faisant leur promenande de santé, seuls ou avec leur chien levant ici la patte et crottant là. Puis, des gens faisant leurs courses et qui, ayant aperçu un gros titre, voulaient, au moins, le lire de plus près. Bref, le kiosque ne restait jamais longtemps sans visiteurs. Le jeudi, des enfants venaient demander le dernier numéro de Fillette, impatients d'y trouver la suite des « Mille et un tours de l'espiègle Lili ». Et, pendant toute la belle saison, s'arrêtaient aussi les touristes qui ne voulaient pas quitter la ville sans envoyer à leurs amis une vue de la vieille ville.

L'été, c'était plaisir, pour les tenanciers des kiosques, de se tenir là toute une journée, assis à l'ombre et de regarder, entre les ventes, défiler fiacres et piétons. Mais l'hiver, au moment des grands gels, malgré les lainages et les chaufferettes, le froid aux pieds se faisait vite sentir ; quant aux moufles, elles n'étaient vraiment pas pratiques pour encaisser les sous et rendre la monnaie ! Alors, la femme soufflait sur ses doigts gourds ; l'homme, de temps à autre, sortait de son étroite prison pour battre la semelle sur le pavé glacé. Car il fallait tenir jusqu'au soir, au moins jusqu'à la sortie des bureaux. Et sourire !

Le colporteur

le colporteur de nouvelles
La population rurale n'est pas isolée. Pour se tenir informée des menus faits de la vie quotidienne comme des grands événements de France et du monde, elle dispose d'une impressionnante panoplie de revues et journaux de caractère national, départemental et local, de périodicité diverse, sans compter les bulletins techniques et professionnels.
On ne peut douter que les agriculteurs et producteurs de volailles de la région mantaise lisent l'Aviculteur, bulletin de la Société agricole et horticole, imprimé à Mantes. Les amateurs de faits divers et d'informations locales trouvent de quoi satisfaire leur curiosité dans l'Étincelle de Seine-et-Oise, le Journal de Mantes, ancien journal judiciaire organe des intérêts démocratiques de l'arrondissement, fondé en 1823, et dans le Petit Mantais, journal républicain libéral paraissant le mercredi et le dimanche avec un tirage de 10 000 exemplaires. L'abonnement en est de 6 francs par an.
Les journaux sont envoyés par la poste aux abonnés ou déposés au café-tabac de la localité, où les lecteurs ont leurs habitudes. Un colporteur fait parfois la tournée des abonnés. Il s'agit souvent d'un personnage excentrique que les éditeurs de cartes postales se sont empressés d'intégrer à leurs séries folkloriques. Tel n'est pas le cas en Seine-et-Oise, où l'on est peut-être déjà trop près de la civilisation citadine.
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