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Les métiers oubliés...

Les dames des Halles

Comment vivaient
nos ancêtres

Le commerce dans les Halles centrales de Paris est très hiérarchisé. Dans les pavillons se tient l'aristocratie des marchandes. En dehors sont les revendeuses, les dames du carreau, puis les vendeuses « aux petits tas » qui n'ont pas le droit de vendre à la mesure, au poids ni au volume.

Les harengères, les poissardes et les marchandes

Les harengères, les poissardes et les marchandes
Le vigoureux langage des dames de la Halle a toujours impressionné ceux qui, pour la première fois, s'aventurent dans leur domaine. L'origine de la corporation est bien antérieure à la construction, entre 1854 et 1870, des dix grands pavillons métalliques du « ventre de Paris » par l'architecte Victor Baltard. Les harengères, les poissardes et les marchandes de verdure de la rue des Prouvaires et du marché des Innocents ont toujours eu la langue bien pendue et un vocabulaire bien à elles.
Ces dames disposaient de privilèges corporatifs que fit disparaître la Révolution de 1789, oubliant qu'elles furent du voyage à Versailles, les 5 et 6 octobre 1789, quand les femmes de Paris s'en allèrent quérir en leur palais le boulanger, la boulangère et le petit mitron, c'est-à-dire le roi Louis XVI, la reine Marie-Antoinette et le Dauphin...
Soucieux de s'attacher ces femmes hardies, Napoléon Ier leur rendit certaines de leurs prérogatives. Il leur accorda, par exemple, le droit d'occuper la loge impériale dans les théâtres lors des représentations gratuites, ce droit étant partagé avec les charbonniers ! Très choyées sous Louis-Philippe, attentif à soigner son image de roi de tous les Français, les dames de la Halle se sont vu également courtisées par Napoléon III. Aussitôt après le coup d'État du 2 décembre 1851, un grand bal en leur faveur fut donné, aux frais de l'empereur, sur la place des Innocents.

Les rendez-vous insolites

les halles de Paris en 1900
Au début du XXe siècle, ces dames continuent d'occuper une place de choix dans le folklore parisien. Leur langue n'a rien perdu de sa verdeur et leurs manières sont toujours aussi rudes... Sauf lorsqu'elles sont appelées à recevoir, sur les lieux mêmes de leurs occupations, un visiteur de marque. Car la visite des Halles centrales de Paris figure parfois au programme des voyages officiels. Et c'est à la présidente ou à la reine des Halles qu'il appartient alors d'accueillir l'auguste visiteur, qu'il s'agisse d'un souverain étranger ou du président de la République.
Entre 1900 et 1906, ces rendez-vous insolites mettent successivement en présence le roi d'Italie et Mme Rodière, marchande de choux-fleurs et autres légumes verts, puis le président de la République Émile Loubet et Mme Mézières, poissonnière de son état, enfin, le jeune roi d'Espagne Alphonse XIII et l'accorte Mme Bouché, vendeuse de fruits et légumes, qui se souviendra toute sa vie de cet événement qu'elle racontera ainsi aux journalistes : Le roi m'a d'abord saluée, puis il m'a demandé en très bon français, mais avec un gentil petit accent espagnol, si je voulais lui permettre de m'embrasser. Vous pensez bien qu'il n'a même pas attendu ! J'ai été très flattée, très contente, mais je n'ai pas eu peur !
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