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Les métiers oubliés...

La réveilleuse au milieu
du XIXe siècle

Comment vivaient
nos ancêtres

Avant l'invention du réveil-matin, comment faisaient les forts des Halles, marchandes de verdure, porteurs ou crieurs d'eau-de-vie pour se lever tôt, vers deux ou trois heures du matin ? Ils demandaient à la réveilleuse de venir toquer à leur porte à l'heure voulue. Ce petit métier, relevé par Castelnau,
subsista jusqu'au début de notre siècle.
La réveilleuse parcourait ainsi de nombreux quartiers de Paris, frappant chez les uns pour les tirer de leurs rêves, secouant les autres pour les dégriser de leur beuverie de la veille ...
Il ne fallait oublier personne et surtout arriver à l'heure. Ce curieux
métier était parfois exercé par des concierges qui entamaient ensuite
normalement leur journée de travail.

Le réveille matin du XIXe siècle

les reveilleuse en 1900
Si le réveille-matin remonte au moins au XVIe siècle, le métier de réveilleur est lui bien plus ancien, pratiqué de longue date dans les cloîtres ou dans les villes. Il était encore largement en usage au milieu du XIXe siècle à Paris, en particulier auprès des professionnels des Halles qui ne pouvaient patienter jusqu'au chant du coq pour se lever : « La réveilleuse, qui passe toutes les nuits à parcourir en tous sens les quartiers de Paris pour aller réveiller les marchands, les forts, les porteurs et les acheteurs de la halle, n'a que dix centimes par personne et par nuit.
Souvent il lui faut héler sa pratique pendant un quart d'heure avant d'en recevoir une réponse. Pour peu qu'un coup de picton de trop se soit égaré dans le gosier de l'abonné, il s'endort la tête lourde ; la pauvre réveilleuse est obligée de monter trois ou quatre étages pour l'arracher aux douceurs du lit. Elle est reçue par des grognements, des bourrades.
Rien ne l'émeut : elle a sa conscience pour elle ; elle sent qu'elle fait son devoir, et elle sourit encore à ceux qui l'injurient, persuadée que le lendemain ils la remercieront de son insistance.

Les conditions de vie des réveilleuses

L'état de réveilleuse est un des plus durs et des plus fatigants de tous ceux qui s'exercent aux alentours des halles et marchés, et néanmoins c'est un des moins rétribués. Aujourd'hui que les affaires vont bien, que les loyers augmentent, la concurrence s'en est mêlée, et, il y a des réveilleuses qui s'offrent à dix centimes, et qui sont obligées, pour satisfaire leurs pratiques, de se transporter jusqu'au fond des faubourgs bien avant l'heure qui leur est désignée.
Auparavant, lorsque l'agglomération existait dans le quartier Saint-Denis, une bonne réveilleuse (car là comme partout il y a des gens qui ont du talent, qui sont plus ou moins appréciés ; les voix claires et perçantes, par exemple, sont surtout recherchées), une bonne réveilleuse, disions-nous, pouvait avoir jusqu'à quinze et vingt clients, ce qui lui faisait une journée de trente à quarante sols par jour, sans compter les bonus, plus les ménages des réveillés, qui lui étaient presque toujours octroyés. Aujourd'hui en 1900, il est presque impossible, avec la dissémination causée par les démolitions nouvelles, d'en réunir plus de cinq ou dix.
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