Si vous aimez ce site ne bloquez pas l'affichage des publicités... Merci !

Karl Marx et...
Son amour des bons vins dont il abusait

Ces malades
qui nous gouvernent

Karl Marx, dans l'imagerie populaire, apparaît comme un géant, et parfois, à l'instar des dieux auxquels les communistes n'hésitent pas à le comparer, il transcende les limites humaines et on aurait tendance à oublier l'homme derrière les théories. Et pourtant l'homme a bien existé, avec son intelligence brillante, sa formation universitaire, son hyperactivité, ses dépressions, ses succès, ses échecs, ses différents exils, ses gros soucis financiers au point qu'il devint totalement dépendant de son célèbre ami Engels, ses amours ancillaires (il devint l'amant de sa bonne, vraie servante-maîtresse dont il eut un enfant illégitime ; Engels accepta d'assumer momentanément la paternité...), son besoin de paraître, ses bombances, son appétit gargantuesque, son amour des bons vins dont il abusait manifestement.

Les troubles du foie

les crises de foie de Karl Marx
Incontestablement, Karl Marx a été un grand malade au point qu'on peut diviser sa vie médicale en trois périodes : la première où domine sa maladie hépatique, la deuxième où s'y ajoute une furonculose peut-être d'origine diabétique, la troisième où éclate une tuberculose pulmonaire ; le dénominateur commun pourrait être l'alcoolisme chronique expliquant et l'hépatite et le diabète et la tuberculose pulmonaire, au cours d'une existence agitée dont le ménage à trois constitué par ses soins n'est pas l'élément le moins pittoresque.
C'est par l'étude de sa correspondance avec Frédéric Engels, Lassage et Kugelmann et son beau-fils Lafargue, qu'on peut suivre partiellement l'évolution de la maladie de Marx. Dès l'âge de trente et un ans, Marx se plaint de souffrir de son foie et, reprenant probablement les termes utilisés par ses médecins, il parle de son foie hypertrophié avec tout ce qui s'ensuit, de son inflammation, du mal chronique qui devient aigu, de son induration, de sa jaunisse.
Comme il ne parle pas de crises intenses, on ne sait s'il s'agit de calculs, mais il ne semble pas puisque les médecins ne lui donnent pas de calmants. Ces crises se répètent souvent. A quarante ans, Marx se plaint d'être plus jaune qu'un coing, il souffre de vomissements bilieux, de crises hémorroïdaires. Il se plaint aussi d'un dérangement nerveux dont le foie est la cause et dont il lui arrive de souffrir plus que du foie lui-même. Ses migraines sont fréquentes.

Alcoolisme chronique

Alcoolisme de Karl Marx
Il aimait les vins, les liqueurs. Pour le tonifier lui et sa famille, Engels, qui vivait très confortablement, lui envoyait des paniers de bordeaux, de porto, de sherry. Marx lui en accusait réception et, quand l'envoi tardait, il lui en redemandait !
Il trouvait que le vin faisait merveille et que le porto était le seul qui lui convienne en cas d'anthrax. Il avait, dit Riazanov, pour le vin un amour naturel à un indigène de la Moselle. Il aimait aussi la bière qui lui était, à certains moments, interdite. Pourtant en 1866, il se croyait obligé d'avaler chaque jour jusqu'à un litre et quart de stout (bière brune très forte). S'il lui arrive de renoncer à l'alcool, ce n'est pas pour longtemps. On sait seulement que Marx se gavait de médicaments, mais on n'en connaît pas la composition. Les médecins tentaient en vain de lui recommander une certaine hygiène alimentaire et de prendre de l'exercice, de suivre des cures d'hydrothérapie.
L'alcoolisme chronique n'est pas nié par ses biographes, même les plus indulgents. Voici un portrait de Marx par Techow qui est invité par lui le 21 août 1850 (Marx a trente-deux ans) :
Nous avons tout d'abord bu du porto, puis du claret qui est un bordeaux rouge, enfin du champagne. Après le vin rouge, Marx était déjà complètement ivre. C'est ce que je désirais, car il devint plus affable ce qui me permit de vérifier certaines hypothèses. Mais, en dépit de son état d'ivresse, Marx domina complètement la conversation jusqu'au dernier moment.

La tuberculose terminale

Dans la dernière partie de sa vie, Marx fut tuberculeux ; longtemps il avait souffert de catarrhe et de bronchite et d'une toux tenace mise sur le compte de sa tabagie. En 1881 (il a soixante-trois ans), il fait une pleurésie. Le 5 janvier 1882, il décrit ainsi son état : La toux persiste encore, tenace, ennuyeuse ; il y a cependant une légère amélioration et je peux dormir quelques heures sans recourir à des drogues...
Comme remèdes, il est soumis aux révulsifs, vésicatoires, badigeonnages de collodion à la cantharide et il prend de l'arséniate de soude, des produits calmants, de l'iode. Ses médecins lui recommandent un séjour en Algérie croyant que le soleil et la chaleur assureraient sa guérison.
Alors commence pour lui le calvaire habituel des tuberculeux, passant d'un pays à l'autre à la recherche d'un éternel beau temps qu'il ne trouvera nulle part et changeant de médecin à chaque étape. Il arrive à Marseille le 17 février 1882 à 2 heures du matin « plus ou moins gelé et je ne trouve que dans l'alcool le réactif nécessaire ». Un médecin le rassure pourtant : l'épanchement gauche a presque complètement disparu. Il passe le printemps sur la Côte d'Azur. Au mois d'août, Marx est en Suisse, à Lausanne, à Vevey et passe une journée à Genève alors qu'il y fait mauvais temps. Il part pour Paris puis pour l'île de Wight. A Londres il apprend la mort de sa fille Jenny le 10 janvier 1883 des suites d'un cancer vésical.
Marx meurt le 14 mars 1883 des suites d'un abcès pulmonaire avec hémoptysie ; en réalité il s'agissait d'une tuberculose pulmonaire, mais on ne prononçait pas le mot qui était tabou comme l'est souvent encore aujourd'hui celui de cancer dans certains milieux de la population.
bas