Si vous aimez ce site ne bloquez pas l'affichage des publicités... Merci !

Lénine
Affaibli et malade
depuis 1918

Ces malades
qui nous gouvernent

Qui aurait pu se douter, à Genève, que ce jeune intellectuel russe âgé de trente-quatre ans, qui fréquentait régulièrement la Société de lecture dans la vieille ville, serait à l'origine d'une des plus importantes révolutions sociales de l'Histoire en 1917 ? Il a pu mettre en pratique la doctrine de Marx lorsqu'il avait quarante-sept ans ; trois ans plus tard, il n'aurait pu le faire tellement il était atteint dans sa santé cérébrale. En 1920, alors que Lénine est âgé de cinquante ans, il présente les premiers symptômes de la maladie d'Alvarez qui va se traduire dès 1922 par plusieurs accidents cérébraux suivis d'une paralysie de la moitié du corps aboutissant à la mort au début de l'année 1924.

Afaibli et malade depuis 1918

En 1918, Lénine est un homme fatigué par cette vie terrible de révolutionnaire qu'il mène sans relâche et il sent douloureusement diminuer ses forces. L'été 1918 a été pour lui l'époque d'un grand épuisement physique dû probablement à une hypertension artérielle et à une activité aux confins de la manie, avec phases de dépression. Il consulte souvent un ophtalmologue. Comme toujours, il cachait son mal sous des apparences de bonne humeur qu'il se plaisait à souligner, non sans quelque ostentation, par une sorte de mécanisme de compensation qu'on retrouve chez Roosevelt et Churchill. Sa femme, Kroupskaïa, n'est pas dupe : « L'été 1918 fut particulièrement difficile. Vladimir Ilitch n'écrivait plus rien, ne dormait pas la nuit. On a conservé une photo de lui prise en août... il a l'air de sortir d'une cruelle maladie. »
Autrefois, au cours des luttes scissionnaires de la période de l'émigration, elle était seule à connaître ses défaillances. A présent sa pâleur, ses yeux cernés, son air las à la fin de la journée n'échappent pas à ceux de ses collaborateurs qui se trouvent en contact avec lui. Ses secrétaires, en entrant dans son bureau quand il y travaillait seul, étaient parfois effrayées de le surprendre dans un état de prostration complète. Le surveillant en chef du Kremlin, qui le rencontrait souvent dans le couloir quand il rentrait chez lui après une séance du Conseil, le vit marcher en titubant, s'arrêter quelques secondes, s'appuyer sur un meuble, reprendre sa marche d'un pas chancelant. Mais, en public, il arrivait à surmonter ses faiblesses physiques et à donner l'impression d'une puissance inébranlable.

Première thrombose cérébrale

Lénine et sa première thrombose cérébrale
A la veille de l'ouverture du XI' Congrès du Parti prévu pour le 27 mars, Lénine, qui tenait absolument à y assister, écrivait à Molotov : Je demande à ne pas assister à la séance plénière du Comité central. Cette séance et le rapport au Congrès, c'est trop pour moi : je ne le supporterais pas. Prière de nommer un corapporteur pour le Congrès. Mon rapport a un caractère trop général, et, du reste, je ne suis pas sûr de pouvoir le faire.
Lénine présente alors de violents maux de tête et ne peut dormir. En mai, Lénine se plaint de douleurs abdominales et de vomissements et de quelques troubles de la parole, quatre jours après que des chirurgiens eurent tenté d'extraire le projectile qu'il gardait dans l'épaule gauche depuis août 1918. On prétendait que c'était une balle empoisonnée et que l'organisme de Lénine subissait la réaction tardive de cette intoxication.
Alors qu'il se reposait à nouveau à Gorki, Lénine fit le 26 mai 1922 une première thrombose cérébrale avec une hémiparésie droite, aphasie motrice, mais pas de la perception : en bref, le bouchage d'un vaisseau cérébral avait provoqué une paralysie partielle du côté droit, une altération des langages oral et écrit, mais sans autres troubles.

La mort

La mort de lénine
Au début d'octobre, il se sentit assez bien et retourna à Moscou. Les médecins lui ordonnèrent un régime sévère : pas plus de cinq heures de travail par jour et deux jours de repos complet par semaine. Mais dès le premier jour, passant outre, Lénine se replongea dans sa besogne de chef de l'Etat. Le 13 novembre, au IVeme Congrès de l'Internationale communiste, Lénine fit un bref bilan de cinq années de la révolution russe. Son discours, prononcé en allemand, dura une heure. Il paraissait très fatigué et on voyait qu'il faisait un effort sur lui- même pour arriver au bout de son discours. Le 12 décembre 1922, Lénine fit une deuxième thrombose cérébrale : cloué au lit, incapable d'écrire, il commença à dicter ses articles. Il feuilletait plutôt qu'il ne lisait.
C'est à cette époque que l'on remarque un certain refroidissement dans les rapports entre Lénine et Staline qui, sentant la défaillance physique et mentale du grand patron, prépare la succession. En janvier, Lénine rédige une note : « Staline a concentré dans ses mains un pouvoir immense et je ne suis pas convaincu qu'il puisse toujours en user avec suffisamment de prudence. » Dans un post-scriptum, il ajoute qu'il « faut réfléchir aux moyens de déplacer Staline de son poste ».
Le 9 mars 1923, Lénine fait une troisième thrombose cérébrale le privant de la parole et de l'usage du bras et du membre inférieur droits. Le 15 mai, il fut transporté à Gorki ; il vécut encore huit mois « une existence de ruine humaine », inconscient, et mourut d'une quatrième thrombose le 21 janvier 1924, à l'âge de cinquante-quatre ans.
bas