Les as

Wick est né en 1915 à Mannheim. Il embrasse très jeune la carrière des armes et se tourne vers l'aviation. Le destin va aussitôt lui faire croiser la route de l'un de ses futurs rivaux, car sa première affectation est la 1./JG 53, une escadrille commandée par un chef tout auréolé de ses victoires en Espagne Werner Möders.
La veille même de la guerre, Helmut Wick est transféré à la 3./JG 2, avec laquelle il ouvre son palmarès, le 22 novembre 1939.
Avec 13 nouvelles victoires, le Leutnant Helmut Wick réalise une très belle campagne de France, ce qui lui vaut de devenir Staffelkapitàn, le 1er août, puis d'être promu Oberteutnant, au moment où commence la Bataille d'Angleterre.
Le 11 août, il revendique trois victoires. Les 25 et 26 août, ce sont quatre chasseurs anglais qui tombent sous ses balles. Il atteint ainsi un total de 22 victoires et il est immédiatement gratifié de la Ritterkreuz. Les honneurs pleuvent, promu Hauptmann dans la foulée, il devient Kommandeur du I /JG 2, le 7 septembre.
Rien ne semble en mesure de stopper sa fulgurante ascension. Un mois plus tard, il remplace Wolfgang Schellmann au poste de commandant de l'escadre (20 octobre) avec le grade de Major. Mais Wick est l'opposé de son prédécesseur . c'est un fonceur, un individualiste. qui ne se soucie que d'une chose, devenir et rester le premier as de la Luftwaffe.
C'est d'ailleurs très probablement ce qui va le perdre. Le 28 novembre 1940, Helmut Wick est officiellement porté disparu après avoir remporté sa 56e victoire. Il était alors premier au palmarès de la Jagdwaffe.

Originaire de Poméranie, né en 1914. Herbert IhIefeld se distingue pendant la Guerre d'Espagne au cours de laquelle il revendique 9 victoires. Ayant ensuite rejoint le I.(J)/LG 2, l participe aux opérations en Pologne, en France, puis en Angleterre.
Devenu Kapitan de la 2. Staffe!, puis Kommandeur. le 30 août, il reçoit la Ritterkreuz après sa 21e victoire, le 13 septembre 1940. Il termine la Bataille d'Angleterre avec 25 succès. Fin mars 1941, lIhlefeld se trouve dans les Balkans où abattu, Il passe une semaine entre les mains des partisans yougoslaves.
En juin 1942, il prend le commandement de la JG 52, mais il est grièvement blessé un mois plus tard. Après un an de convalescence, il prend successivement la tète de la JG 103, du JGr 25, de la JG 11, puis de la JG 1, qui sera transformée sur He 162.
Titulaire des Glaives depuis le 27 juin 1941, il termine la guerre avec un total général de 130 victoires.

Josef Priller, dit « Pips », compte parmi les grandes personnalités de la Jagdwaffe et appartient au cercle restreint des as ayant dépassé les 100 victoires sur le front de l'Ouest.
Ce Bavarois de naissance (il voit le jour en 1915) entre dans l'armée à 20 ans comme Fahnenjunker dans l'infanterie. Il obtient sa mutation dans la Luftwaffe et, en septembre 1939, il est Oberteutnant et Staka de la 6./JG 51. Il participe très activement aux différentes campagnes s'étendant du printemps à l'automne 1940 et à sa 20e victoire, il reçoit la Ritterkreuz, le 19 octobre.
Quelques jours plus tard. Galland le fait venir dans son escadre pour prendre en charge la 1./JG 26. Il va partager le destin de cette escadre pendant plus de quatre ans. Le 20 juillet 1941, alors titulaire de 41 victoires, il est décoré des Feuilles de chêne.
En décembre 1941. promu Hauptmann, il prend les commandes du III./JG 26 avant de devenir Kommodore de l'escadre en janvier 1943. Le 6 juin 1944, il est présent avec son ailier (le Feldwebel Wodarczyk) au-dessus des plages du débarquement (contrairement à une belle légende, ils ne seront pas les seuls représentants de la Luftwaffe l) Le 15 juin 1944, Priller remporte sa 100e victoire, un B-24 descendu au-dessus de Chartres.
Devenu entre-temps Oberstleutnant, il reçoit les Glaives, le 2 juillet 1944. Promu Oberst, le 1er janvier 1945, il abandonne la JG 26 pour occuper le poste d'inspecteur de la chasse sur le front de l'Ouest.
Après six mois passés dans les geôles alliées. Priller réussit sa reconversion dans le civil, mais il décède d'un infarctus en 1961. Revendiquées en 307 missions, ses 101 victoires se décomposent en 68 Spitfire. 11 Hurricane. 8 B-17. 3 B-24, 3 Blenheim, 2 P-47, 2 P-51. 1 Curtiss 75, 1 P-38, 1 Ventura et 1 B-25.

Si, dans la Luftwaffe, un palmarès bien garni n'a pas toujours été synonyme d'aptitude au commandement, Walter Oesau, dit « Gulle » pour les intimes, a combiné les deux. Pilote agressif, il a été l'un des plus grands Kommodores et un chef apprécié en dépit d'un caractère difficile.
Né en 1913, entré à 20 ans dans l'infanterie, il se dirige rapidement vers l'aviation. Il fait partie du premier contingent de la J/88 en Espagne avec laquelle il remporte neuf victoires.
Sa première victoire de la guerre lui est créditée le 13 mai 1940. Le 18 août, cinquième pilote à atteindre la barre des 20 victoires, il est décoré de la Ritterkreuz. Une semaine plus tard, il devient Kommandeur du III./JG 51. Il termine l'année 1940 comme Kommandeur du III./JG 3 avec un palmarès de 48 victoires.
En juin 1941, il part avec son groupe sur le front de l'Est et doit patienter jusqu'à sa 50e victoire. le 30 juin, pour décrocher les Feuilles de chêne. Les succès s'enchaînent à une cadence élevée et, avec sa 80e victoire, il est le troisième aviateur à recevoir les Glaives. le 15 juillet. Il retrouve la JG 2, dont il prend le commandement, peu de temps après.
Sa 100e victoire, le 26 octobre 1941, lui vaut d'être interdit de vol et muté en état-major. Il revient pourtant en première ligne comme Kommodore de la JG 1, en novembre 1943. Il remporte sa 127e victoire (Guerre d'Espagne incluse), le 8 mai 1944 et disparaît en combat aérien dans des circonstances encore mal élucidées, le 11 mai.