La propagande nazie

La vie
sous le IIIe Reich

La propagande vlse à imposer une doctrine à tout un peuple. Voilà ce que l'on peut lire dans Mein Kampf,
le livre écrit par Adolf Hitler en 1924. Le futur maître du Reich a beaucoup réfléchi aux moyens de
s'emparer des esprits et de diffuser ses thèmes de
prédilection: le racisme, l'antisémitisme et la soumission à un seul et unique Führer.
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Hitler, le véritable inspirateur de la propagande

Hitler, le véritable inspirateur de la propagande
L'arrivée de Hitler à la Chancellerie, le 30 janvier 1933, ne modifie pas sa conception de la propagande mais augmente les moyens dont il disposait jusqu'alors et lui donne de nouveaux objectifs : munir le Führer d'un pouvoir absolu et étouffer toute opposition. La terreur joue à ces fins un rôle décisif. Il s'agit de détruire les organisations sociales qui échappent au contrôle du parti et de l'État, d'amener les individus à adhérer au nouveau régime en les persuadant qu'il n'est pas d'autre voie pour vivre dans la société allemande.
Véritable inspirateur de la propagande, Hitler en est aussi le centre lors de ses apparitions publiques, de ses discours et de ses interventions radiodiffusées. La presse et les actualités cinématographiques entretiennent un culte de la personnalité auquel il prête ses talents d'acteur, soigneusement cultivés par un travail d'étude des poses qu'il prendra face au public ou à la caméra.
L'architecte Albert Speer est le metteur en scène attitré des grands spectacles aux cours desquels le Führer galvanise son peuple. Il construit des stades gigantesques et orchestre les jeux de la foule, de sons et de lumières ; il utilise les projecteurs de l'armée pour créer des voûtes de rayons lumineux à mille mètres au-dessus de la tribune d'où son chef harangue des masses en uniforme.
Les spectateurs étrangers hostiles au régime sont eux-mêmes impressionnés par la magnificence de ces cérémonies. Elles soulignent la communion du peuple et de son Führer qui contraste avec les divisions de l'époque weimarienne. La principale manifestation, la Diète nationale du parti, est célébrée à Nuremberg.
Les discours de Hitler visent à provoquer une tension paroxystique. Ils ne définissent aucune politique, ne présentent aucun grand dessein, mais se contentent d'exprimer des indignations pour provoquer les réactions de la foule, interpelée par des alternatives simplistes. « Voulez-vous la paix ? », rugit Hitler : « Oui ! » hurle à pleins poumons le public. Jamais les propos hitlériens n'exposent rationnellement une situation, ne proposent un projet de société. Ils en appellent toujours aux passions qui fondent l'adhésion unanime.

Joseph Goebbels ministre de l'information et de la propagande

Joseph Goebbels ministre de l'information et de la propagande
La diffusion de l'idéologie nazie est confiée à Joseph Goebbels, nommé en mars 1933 ministre de l'Information et de la Propagande. Cet énorme ministère englobe en fait tout ce qui concerne la culture. Après des études de littérature allemande poussées jusqu'au doctorat, Goebbels écrivit plusieurs romans dont aucun éditeur ne voulut. A la recherche d'un gagne-pain, il exerça ensuite des activités variées et acquit une certaine expérience du journalisme. Sa rencontre avec Hitler, en avril 1926, est une véritable conversion. Il lui restera fidèle jusqu'à son suicide dans le bunker de la Chancellerie en mai 1945, contrairement aux autres dirigeants nazis. Goebbels dispose d'un talent oratoire remarquable quand il parle à la radio, alors que, dans les réunions publiques, il est défavorisé par sa petite taille et son pied bot. Mais il excelle dans tous les genres : ton grave, appel au sentiment, véhémente dénonciation des adversaires du régime, violentes attaques des « complots » capitalistes, communistes et juifs. Amateur très éclairé de cinéma et metteur en scène de grands spectacles politiques, il met toute son ardeur au service de Hitler.

Les actualités hebdomadaires

Cinéphiles passionnés, Goebbels et Hitler sont persuadés que le grand écran est l'instrument idéal pour endoctriner les masses. Le contrôle de la production est facile, étant donné son coût : déjà concentrée entre les mains de quatre compagnies, elle est réduite à une seule en 1942. La Chambre nationale du film impose une réglementation extrêmement stricte dans le domaine financier ainsi que dans ceux de la production et de l'emploi.
Projetées obligatoirement dans toutes les salles de cinéma, les actualités hebdomadaires revêtent une importance particulière. Ces documentaires constituent l'un des moyens de persuasion les plus efficaces. La puissance des images, souvent composées avec beaucoup de talent, l'emporte de loin sur celle de l'écrit et du discours.
La production de films de fiction est également très soignée. Ils glorifient la nation allemande et son passé héroïque (Frédéric le Grand de Veit Harlan), l'obéissance aux chefs (Le Triomphe de la volonté de Leni Riefensthal), les vertus publiques et privées (Le Retour de Gustav Ucicky), la simplicité des moeurs et la diffamation des ennemis anglo-saxons, bolcheviques et juifs (L'Oncle Krüger de Hans Steinhoff, GPU de Karl Ritter ou Le Juif Süss de Veit Harlan).
Cinéphiles passionnés, Goebbels et Hitler

La pur aryen

L'un des grands thèmes de la propagande nazie est l'avènement d'un homme nouveau, vivant selon une éthique libérée des apports du rationalisme et de l'intellectualisme, du libéralisme et du marxisme d'origine juive. Pur aryen, il est un homme simple, qui se satisfait d'actes de bravoure et de l'obéissance à ses chefs. Ce modèle humain présenté dans les mouvements de jeunesse fournit leurs héros aux films nazis et aux artistes. L'apologie du sport impose ce surhomme à la société alors que les succès internationaux des athlètes allemands semblent témoigner de la réussite du nazisme.
Les Jeux olympiques qui se déroulent en 1936 à Berlin, dans un immense stade bâti pour la circonstance, marquent l'apogée du régime. L'organisation sans faille, le mélange de manifestations nazies et de compétitions sportives constituent autant d'apports à la propagande. Une cinéaste de talent, Leni Riefenstahl, en tire un grand film, Les Dieux du stade. C'est la première fois qu'une démonstration sportive permet une pareille exploitation politique.