Le culte de la maternité

L'effarante politique
familiale des Nazis

La femme allemande est l'éclat du soleil devant le fourneau de la patrie, lit-on en 1936 dans L'ABC du
national-sodalisme. La politique familiale du III' Reich se résume à un vaste programme nataliste,
chargé, dans une optique eugénique, de stimuler la fécondité de l'élite raciale.
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1940 - Interdiction des relations sexuelles entre « Aryennes » et « hommes de races étrangères »

1943 - Les SS ouvrent des bordels dans les dix plus grands camps. Environ 200 femmes ont été mises au service sexuel de prisonniers.

1945 - Au procès de Bergen-Belsen, 16 surveillantes de camp sontjugées. Trois d'entre elles sont exécutées.
Chronologie
Les femmes dans le système nazi (suite)

La necessité de se vouer à l'enfantement

idéal féminin de la blonde éclatante chez les nazis
Dès 1933, on prit soin de modifier le programme des écolières à qui le ménage, le foyer allaient être réservés en lieu et place des études à l'Université. Chaque année, chaque mois même, de nouveaux décrets rabaissaient la femme à une condition inférieure. En juin 1936. une loi interdit aux femmes d'exercer les fonctions de juge, de procureur, ainsi que diverses autres hautes fonctions dans la magistrature. La femme, selon les nazis, ne pouvant juger que d'après ses sentiments, était incapable de rendre la justice conforme à l'idéal du parti. Enfin, les doctoresses mariées perdirent, elles aussi, leur emploi « devant la nécessité de se vouer à l'enfantement » jusqu'au jour, où, faute d'hommes, on dut les rappeler.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la plupart des femmes finirent par considérer que le culte de la maternité, en dépit de tous les désavantages de la discrimination contre le sexe féminin, était un bien nécessaire à la patrie. Afin de montrer leurs sentiments antibourgeois de vraies nationales-socialistes, elles cherchèrent à ressembler à l'idéal féminin de la blonde éclatante, aux hanches larges, aux cheveux noués derrière la nuque ou tressés en couronne autour de la tête. Le maquillage était « non allemand » et ne pouvait servir qu'aux visages « marqués par l'érotisme des filles orientales ». Dans les autobus de Berlin, les filles maquillées étaient traitées de « putains », parfois même de « traîtres à la patrie ». Les Gauleiter de certaines régions allèrent jusqu'à interdire la teinture de cheveux et la permanente.

Quantité numérique et qualité raciale

La propagande réservée à la femme adulte sous le régime nazi
De même, certaines organisations excluaient de leurs rangs les femmes qui fumaient en public. « Fumer, disait-on, entravait la prédisposition à la fécondité. »
La minceur, chez une femme, était, elle aussi, combattue. Il était de notoriété publique que les femmes trop minces ne pouvaient avoir beaucoup d'enfants, de même que les femmes qui aimaient trop leur chien ne pouvaient que priver leur future progéniture de cet amour.
Les actualités cinématographiques du Ille Reich mettaient continuellement en évidence ces thèmes. La projection répétée d'images d'animaux domestiques était toujours accompagnée des mêmes commentaires :
Celui qui donne à un chien la place qui revient à un enfant, commet un délit contre la nature et contre notre peuple. L'amour inconsidéré des bêtes va à l'encontre de la nature. Il n'élève pas l'animal mais rabaisse l'être humain.
La propagande réservée à la femme adulte, si elle varia selon les circonstances, fut toujours animée par deux préoccupations distinctes: la quantité numérique et la qualité raciale.
La première menait tout droit à la guerre sur le « front des naissances », afin de couvrir les besoins démographiques croissants du pays ; la seconde allait être réservée à l'élite du peuple allemand, à l'espèce nordique, blonde aux yeux bleus, autrement dit, à ce qu'on a pu appeler plus tard l'élevage humain de la SS.

Le cancer de l'avortement

Une première chute des naissances intervient en 1935-1936, contrecoup de la mort de deux millions de jeunes hommes en 1914-1918. La courbe remonte avant la Seconde Guerre mondiale, mais celle-ci fait reculer les naissances de 20,4 pour 1000 habitants en 1939 à 14,9 dès 1942. S'ajoutent les pertes énormes sur le front de l'Est. L'avortement et l'homosexualité sont passibles de la peine de mort à partir de 1943. Selon Himmler, si l'on extirpe «le cancer de l'avortement », on aurait «600000 enfants de plus par an, soit 18 à 20 régiments de plus d'ici 18 à 20 ans.»
1936 - Himmler crée le Lebensbom («source de vie »), des institutions pour stimuler la démographie aryenne en accueillant dans des structures prévues à cet effet des mères célibataires et les jeunes filles qui acceptent de procréer avec des SS.
Interdiction aux femmes d'exercer certaines fonctions dans la magistrature et le corps médical.
Les femmes de 14 à 18 ans doivent adhérer à la ligue des jeunes filles allemandes (BDM).

1939
- Ouverture du premier camp de concentration SS pour femmes à Ravensbrück.
Service du travail obligatoire (Arbeitsdienst) pour les femmes de 18 à 24 ans.
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