« Si les Allemands bombardaient l'Angleterre efficacement, cela pourrait apporter la paix. Il semblait beaucoup espérer que cela viendrait. Il veut la paix à tout prix [...] »
Le « il » cité dans ce rapport rédigé le 25 juin 1940 à l'attention du dictateur espagnol Franco par le diplomate Don Javier Bermejillo n'est pas n'importe qui: c'est son vieil ami l'ex-roi d'Angleterre Édouard VIII, qui a abdiqué en décembre 1936 et est devenu duc de Windsor. Ce n'est là qu'une des accablantes pièces réunies par Karina Urbach, historienne à l'université de Londres, dans un livre intitulé Go Betweens for Hitler (Oxford Univ. Press) publié en 2015. Comme son nom l'indique, l'ouvrage est centré autour des contacts entre les membres de la famille royale britannique et leurs cousins allemands gagnés au nazisme.
L'existence d'une internationale du sang bleu militante de l'appeasement (un maintien de la paix favorable à Hitler) n'est pas une nouveauté.
« Nous avons toujours su qu'Édouard avait des sympathies nazies, convient Karina Urbach. Mais nous ne pouvions pas prouver la profondeur de son engagement. C'est chose faite. À mon avis, encourager une puissance étrangère à bombarder votre propre pays équivaut à de la trahison. »