Le travailleur allemand du IIIe Reich
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ouviers dans l'Allemagne nazie
paysannes dans l'Allemagne nazie

Finalement, la paie que le travailleur allemand rapportait à la maison diminuait. Outre de lourds impôts sur le revenu, des contributions obligatoires aux assurances maladie, chômage et infirmités, sans parler des cotisations au Front du Travail, le travailleur manuel — comme tout le monde en Allemagne nazie — était l'objet de pressions constantes pour faire des dons de plus en plus importants à toute une collection d'oeuvres de charité nazies, dont la principale était le Winterhilfe (Secours d'hiver). Plus d'un ouvrier perdit sa place parce qu'il n'avait pas versé sa contribution au Winterhilfe ou bien parce qu'on jugeait cette contribution trop. faible.
Ce genre de faute se trouva un jour sanctionné par un tribunal du travail, qui approuva le licenciement sans préavis d'un employé, pour conduite hostile à la communauté du peuple... méritant d'être sévèrement condamnée. Vers les années 1935, on estimait que les impôts et contributions diverses prélevaient de 15 à 35 pour 100 du salaire brut d'un ouvrier. Pareil prélèvement sur une semaine de 6,95 dollars ne laissait pas grand-chose pour le loyer, la nourriture, l'habillement et les loisirs.

La loi réglementant la main-d'oeuvre nationale du 20 janvier 1934, connue sous le nom de « Charte du Travail », avait remis le travailleur à sa place et rétabli l'employeur dans son ancienne position de maître absolu, sujet, il est vrai, aux interventions de l'État tout-puissant. L'employeur devenait le chef de l'entreprise, les employés, les disciples ou Gefolgschaft. L'article 2 de la loi précisait que le chef de l'entreprise prend les décisions pour les employés et les ouvriers dans tous les domaines concernant l'entreprise. Et, tout comme autrefois le seigneur était censé être responsable du bien-être de ses sujets, de même, sous la loi nazie, l'employeur était-il responsable du bien-être des employés et des travailleurs. En retour, précisait la loi, les employés et les ouvriers lui doivent fidélité, c'est-à-dire qu'ils devaient travailler dur et longtemps, sans récriminations ni murmures, même s'il s'agissait de salaire.
Les salaires étaient fixés par des conseillers du travail, nommés par le Front du Travail. En pratique, ceux-ci fixaient les tarifs selon les désirs de l'employeur — il n'était pas question même de consulter les ouvriers sur ces questions — mais après 1936, quand la main-d'oeuvre se fit rare dans les industries d'armement et que certains employeurs tentèrent d'élever les salaires pour attirer l'embauche, l'échelle des salaires fut maintenue à un niveau plus bas sur ordre de l'État.

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La vie dans le IIIe Reich