Témoignage d'Howard Carter....
C'était un vrai musée, une pièce meublée des objets les plus divers, les uns familiers, d'autres que l'on n'avait jamais vus, entassés les uns sur les autres, dans une profusion apparemment infinie.
La pièce s'éclairait peu à peu, et les objets apparaissaient les uns après les autres. D'abord juste en face de nous, nous n'avions cessé de le pressentir sans oser y croire, il y avait trois grands sièges en or, les côtés sculptés en forme d'animaux monstrueux, le corps curieusement déformé pour servir de siège, mais les têtes traitées avec un réalisme saisissant.
L'aspect de ces têtes était effrayant en soi, mais vues comme nous les voyions, elles surgissaient, dorées et brillantes de l'obscurité, sous notre torche électrique ; projetant des ombres grotesques et déformées sur le mur, elles étaient presque terrifiantes.
Témoignage d'Howard Carter....
A côté, vers la droite, notre attention fut attirée par deux statues, grandeur nature, d'un roi vêtu de noir, se regardant l'une l'autre comme deux sentinelles, en pagne et sandales dorées, armées de la massue et du gourdin et portant sur le front le cobra sacré et tutélaire.
Voilà ce qui frappait d'abord le regard. Partout autour, devant, derrière, entassés au-dessus d'eux, il y avait une quantité d'autres objets — d'exquises cassettes peintes et incrustées, des vases d'albâtre, certains façonnés avec le plus grand art ; d'étranges reliquaires noirs, l'un surtout d'où semblait s'échapper un grand serpent doré ; des bouquets de feuillages et de fleurs ; des lits ; des sièges délicatement ciselés ; un trône incrusté d'or ; un amas de curieuses boîtes blanches en forme d'oeuf ; des récipients de toutes formes ; sous nos yeux, au seuil même de la chambre, une magnifique coupe d'albâtre transparent en forme de lotus ; sur la gauche, un amas confus de chariots renversés scintillants d'or et de pierres précieuses ; et, se détachant par derrière, un autre portrait du roi.
Mais après un moment, nous commençâmes à nous sentir déconcertés par l'absence d'un cercueil ou d'une momie, et, une fois de plus, nous nous demandâmes si nous avions trouvé une cachette ou une tombe.
Préoccupés par ce problème, nous examinâmes à nouveau la chambre, et nous remarquâmes qu'il existait une autre porte scellée entre les deux sentinelles noires, légèrement à droite.
Lentement, la lumière se faisait dans nos esprits. Nous n'étions encore qu'au seuil de notre découverte, ce n'était que l'antichambre.